J'ai lu la poésie qui s'appelle «Ma Normandie». Un vers m'a touché beaucoup: «C'est le pays qui m'a donné le jour». Je peux dire la même chose sur ma ville natale Astrakhan. J' adore cette ville si vieille et si jeune, la ville surprenante, aureolée des vents de l' histoire russe. L' histoire d' Astrakhan me passionne et je tache d'apprendre quelques détailles sur ma ville natale en me premenant au centre d' Astrakhan.
J' aime flaner le long des quais de la Volga, le long des canaux, en regardant le miroir des eaux. Un jour j' ai apercu un étrange nom d' un des ponns: «Varvacis». J'ai eu envie d'apprendre tout ce qui était lié à ce nom. Les résultats de mes recherches ont frappé mon imagination.
A la deuxième moitié du 18 siècle la Russie traversait de grands changements dans l'économie et dans la politique. Après une longue torpeur dans le gouvernement d'Astrakhan ces changements étaient surtout considérables. Les marchands de tout le pays venaient à Astrakhan pour investir leur capital dans le commerce de poisson. Ce commerce s'est trouvé très avantageux. Les marchands se sont enrichis eux-mêmes et en plus beaucoup entre eux sont devenus mécènes. La ville s'épanouissait et se renouvelait. On construisait des églises, des orphélinats, des jardins d'enfants, des hôpitaux. On restaurait des édifices qui avaient une grande valeur culturelle. La restauration de plusieurs monuments et de bâtiments de notre ville était due à l'activité d'un grand homme débonnaire. C'était I.A Varvacis.
Il est né en 1750, dans l'île de Psar (le pays de Homère) située dans la mer Egée. Son père, Grec, était navigateur de commerce. Pendant la guerre russo-turque Varvacis a vendu tous ses navires marchands pour entrer dans les rangs de la flotte marine russe. Il a fait beaucoup d'utile grace à ses connaissances pratiques et son héroïsme. Après la guerre Varvacis avait été enfermé par les Turcs dans un château, il était voué à la mort. Mais il s'était évadé. Plus tard il s'est installé à Astrakhan. Varvacis traînait sa vie en essayant mettre en route son commerce. Tout par hazard, il a fait connaissance avec le favori d'impératrice G. Potemkine qui l'a aidé de comparaître auprès Catherine II. Varvacis a reçu 1000 ducats et un édit pour le commerce sans taxe dans la mer Caspienne. Bientôt il a amassé une grande fortune en vendant du poisson.
J'éprouve de l'admiration devant cet homme distingué. Imaginez-vous! Quel destin! A l'âge de 35 ans il était un célèbre pirate pour la tête duquel le sultan turc a promis 1000 piastres. Puis, Varvacis est devenu héros de la bataille de Tchesmen. Après, c'était un grand marchand et industriel à Astrakhan, un noble de Russie, un chevalier des ordres de Saint-Vladimir et de Sainte-Anne, célèbre par son mécénat. Et ensuite, à l'âge de 90 ans, il est devenu un participant actif de la Révolution libératrice en Grèce. On l'a appellé «un grand bienfaiteur d'Astrakhan et du Sud de la Russie». Varvacis a realisé tant de bienfaits pour ma ville natale! En voilà quelques exemples.
Il est connu surtout comme un donnateur d'église. Varvacis a bâti le célèbre clocher de concile (75 mètres), l'église de Tikhvine avec un asile de vieillards pour 50 personnes. Quand en 1765 le premier clocher (Pretchistenskaïa) avait été démoli, un trou existait au lieu de la porte pendant 44 ans. Ce n'est que grâce au mécénat de Varvacis qu'on a bâti un nouveau clocher en 1809. Il a pris le nom de Varvacis. Le mécène a assigné aussi la construction du deuxième clocher. Pour cette activité il a été décoré d'une bague par l'empereur Alexandre 1. La deuxième bague Varvacis a reçu pour sa lutte contre la peste en 1807. A propos, un des quatre ponts (Spassky) que le mécène avait bâti à Astrakhan à travers Koutoum, a été construit en pleine épidémie.
En plus, Varvacis a fait tout son possible pour la construction du canal dans la partie sud d'Astrakhan. A mon avis, cette histoire est très dramatique. En 1722 Pierre le Grand a visité notre ville. Il a eu l'idée de la construction d'un canal qui en se liant avec Koutoum assècherait des marais salifières et serait bon pour la navigation. 20 ans après, le gouverneur V.N.Tatichtchev a commencé ce chantier. Mais l’idée de tsar a pu se réaliser presque 80 ans après. C'est encore I.A.Varvacis qui a donné 600000 roubles tandis que l'empereur Alexandre I en a donné 124000.
Je me figure les visages de ces bagnards qui commençaient ce chantier. Ils mouraient, souffraient des inondations, des incendies. Les travaux n'auraient cessé jamais si Varvacis n'avait pas pris affaire en main. Il avait l'oeil sur le cours du travail lui-même. En 1810 le canal a été prêt. D'abord on l'a appellé d'Astrakhan, puis il a pris le nom de Catherine II et, enfin, celui de Varvacis. C'est dommage que depuis les premières années du pouvoir des Soviets, le canal ait porté le nom du Premier Mai. Pourquoi a-t-on oublié la légende d'Astrakhan? Je suis contente que maintenant on ait rendu le nom au canal.
Le mécène participait aux autres actions de bienfaisance. En 1812 Varvacis a donné plus de 12000 roubles pour les besoins de l'armée russe. En souvenir de la guerre il a été décoré de la médaille de bronze sur la ruban de Vladimir avec la légende: «Pour le dévouement inviolable et l'amour envers le tsar et la patrie». En general, I.A.Varvacis a donné 3,5 millions roubles (c'était une somme énorme!) pour notre ville.
Varvacis a laissé une trace considérable dans l'histoire de ma ville. Et je voudrais que les autres le connaisse aussi. Surtout parce qu'il peut servir d'exemple aux industriels et aux entrepreneurs d'aujourd'hui dans l’affaire de mécénat.
Varvacis est mort lors de son voyage en Grèce, mais la date de sa mort est discutable. A partir des sources officielles il a vécu 75 ans. Mais d'après les archives de famille étudiées par A.S.Markov, sa vie avait été beaucoup plus longue – 93 ans. De toute façon sa vie est digne d'être inscrite dans les annals de notre ville, la vie exemplaire d'un homme extraordinaire et généreux.
…Il y a peu beaucoup de gens qui savent que ses deux filles ont été enterrées à Astrakhan…
Le pont Varvacis, le canal… C'est tout ce qui porte son nom sur la carte d'Astrakhan. Je voudrais bien que nous soyons plus reconnaissants.
Les vers me sont venus à la tête:
Varvacis! Oh, Varvacis! Quel destin!
Pirate, héros, marchand et noble vrai,
Un homme illustre, débonaire, un grand mécène
Sa vie est claire comme le feu de Prométhée.
Je veux te remercier de toute mon âme
Pour tout ce que tu as fait à Astrakhan.
